2 grêves et pas un mot dans les médias nationaux...

"1 manifestation en cache une autre"
Le 13 novembre, sur le Champ de Mars, les paysans ont manifesté.
Ce jour-là, pratiquement au même endroit (chacun à une extrémité du Champs de Mars), plus de 2000 forestiers étaient venus de toute la France manifester au pied de la Tour Eiffel contre le projet de restructuration de l'Office National des Forêts. Ce projet met gravement en péril l'équilibre financier de l'établissement, et met donc par là même en péril la forêt publique française.
Les éleveurs de moutons n'étaient guère plus nombreux que les forestiers (sauf si on compte les brebis ...).
Les forestiers, depuis les bus qui les reconduisaient vers leurs régions respectives, ont écouté attentivement les informations. Le mouvement des forestiers n'a même pas été évoqué ! Les paysans, les moutons, les cheminots, les divergences au sein du PS .... Pourtant, les journalistes sont venus sur le Champ de Mars, ils ont vu et rencontré les paysans. Sont-ils bornés au point de ne pas s'apercevoir qu'à l'autre extrémité du Champ de Mars se déroulait une autre manifestation ? Que des arbres symboliques en carton avaient été plantés pour reconstituer une parcelle forestière ?
Le lendemain, dans la presse écrite, le silence également ...
L'ONF est en situation financière délicate : la consigne est de couper du bois pour assurer son équilibre budgétaire. Inutile de lancer des débats sur la protection de l'environnement si on cautionne par le silence le pillage des forêts.
La grande richesse de l'ONF, c'est ses personnels, des forestiers passionnés par leur métier, qui ont du mal à quitter leurs parcelles forestières pour venir manifester sur le bitume. Inutile d'évoquer la RGPP si on occulte le gâchis humain qu'elle engendre.

De retour de cette manifestation, nous sommes donc 2000 forestiers à nous interroger sur l'information en France. Que faut-il faire pour être entendu ? Etre plus violents lors des manifestations ? Ou attendre que brusquement dans quelques années les journalistes s'aperçoivent qu'il n'y a plus de service public forestier, que les compétences en matière de gestion forestières sont perdues, que les forêts ont été exploitées et décimées ...

Le 13 octobre déjà, la plus grande vente de bois en France a été bloquée par les forestiers en colère à Cérilly dans l'Allier. Même silence de la part des médias.

Dommage ; l'agriculture en France mérite combat et réflexion, la forêt aussi. C'est la même politique de l'environnement, les intérêts financiers sont intimement mêlés dans les 2 cas ... Les uns savent se faire entendre, les autres ont plus de mal. Pourquoi ?

(extrait de Libé)




La vidéo de la manif du Cérilly (vente de chêne de Tronçais)

Bon je vous rassure, la boutique est encore sur pied mais la nouvelle politique nationale nous fait mal.
L'ONF n'est pas une administration, c'est un EPIC: établissement publique à caractère industriel et commercial. En clair, on a :
-des missions de services publiques notamment auprès des communes: l'état compense le déficit de nos activités auprès de ces communes chaque année (pour l'instant) et nous demande d'assurer ces missions. Avec la nouvelle politique publique, l'état limite les moyens au max.
-on réalise également des opérations "commerciales" comme une boite privée (ou presque) et là l'état actionnaire pense à nous lorsqu'on fait des bénéfices.

En clair, on se fait raser par le bas et par le haut...enfin comme vous, me direz vous. Sauf que notre espace temps n'est pas celui des portables, de MSN: un arbre ça pousse en douceur et ça met longtemps. Aussi aujourd'hui l'état actionnaire demande plus de recettes et donc de coupes de bois dans les forêts.
Quid des forêts de demain ????

Que faire ? parlez en autours de vous et aller faire un tour en forêt ça permet de changer d'air...